ISG Provider Lens™ Public Cloud - Solutions & Services - France 2020 - Hyperscale Infrastructure and Platform Services (French)

La France est la troisième économie européenne et la septième mondiale, avec un PIB de 2800 milliards USD. Son économie robuste a souffert des conséquences de la pandémie de COVID-19 qui a frappé la France plus durement que les autres pays européens en raison du confinement imposé par le gouvernement.

Typiquement, les dépenses annuelles du gouvernement français représentent 56 % de son PIB.

Les entreprises participant à cette étude, les partenaires de services du cloud public, ont déclaré que l'adoption du cloud en France a été plus lente que sur le continent américain et que dans d’autres pays européens. Les informations recueillies pour cette étude concernant le chiffre d'affaires tiré du cloud par pays confirment la perception générale du marché selon laquelle le marché du cloud français est moins important que ce à quoi on aurait pu s'attendre pour une si grande économie. De manière générale, les médias s’interrogent sur les restrictions françaises qui incluent des inquiétudes sécuritaires, des réglementations relatives à la vie privée, le petit nombre de centres de données de cloud dans le pays et des problèmes culturels. Pourtant, l’explication pourrait être bien plus simple : les entreprises françaises n’avaient pas de raison opérationnelle d’adopter le cloud avant que l’épidémie de COVID-19 n’impose la distanciation sociale et ne crée une raison de l’adopter.

Comme dans d'autres pays, la pandémie a été le moteur de la consommation de cloud. Des prestataires ont rapporté une croissance allant jusqu’à 40 % de la demande pour certains secteurs d'activité. En outre, des ressources de cloud ont dû être provisionnées pour soutenir les services essentiels du gouvernement et le domaine de la santé. L’évolutivité du cloud et l’automatisation permise par les partenaires de services du cloud ont été essentielles. Ces partenaires ont également aidé à contenir la prolifération rapide des cyberattaques ciblant les gouvernements et les hôpitaux. La pandémie a déclenché un mouvement accéléré vers le cloud qui pourrait combler l’écart d’adoption du cloud en France.

Consulting and Transformation

La demande croissante et rapide d’une transformation vers le cloud, poussée par la pandémie de COVID-19, a déclenché l’intérêt des entreprises qui souhaitent désormais passer une plus grande partie de leur activité sur le cloud, dont des services publics essentiels et des applications de coeur de métier. Ce mouvement a également suscité des inquiétudes concernant la localisation des données confidentielles et la protection de la propriété intellectuelle.

Les prestataires de services de conseil et de transformation qui excellent dans l’automatisation du déplacement de volumes importants de workloads vers le cloud reçoivent désormais plus d'attention des entreprises françaises. Les inquiétudes concernent principalement la protection des données confidentielles quant à la conformité au RGPD, les agencements multicloud et la gestion des coûts. La tendance est à la modernisation des applications existantes et au déploiement de l’automatisation des infrastructures pour permettre un DevOps sécurisé et des containers supportant une organisation du développement Agile.

Governance, Risk and Compliance

Les inquiétudes liées à la confidentialité et au règlement général sur la protection des données (RGPD) ne restreignent pas l'adoption du cloud. Cependant, des configurations inadaptées et un manque d’outils peuvent exposer les entreprises à des risques de non-conformité. Des services de GRC apparaissent pour aider les entreprises à mieux utiliser les ressources du cloud. Pour cette étude, les prestataires ont déclaré à ISG qu’ils constatent différents niveaux de maturité chez les clients. De nombreuses entreprises déploient des services de cloud en partant du principe que les prestataires de services ou les hyperscalers sont responsables de la conformité. Seules les organisations matures comprennent que la conformité est de la seule responsabilité du client utilisant le cloud.

Managed Public Cloud Services

S'agissant des entreprises clientes utilisant le cloud, peu d’entre elles y ont migré toute leur activité. La plupart des prestataires de services décrivent la migration de leurs clients comme le transfert progressif d’un système (une activité ou des workloads) après l’autre de façon cadencée, plutôt que comme un grand bouleversement. En France, ainsi que dans d’autres pays, les entreprises leaders commencent à passer leur coeur d'activité sur le cloud.

S'agissant de la diversité des prestataires, cette étude constate que les entreprises de services indiennes ont des difficultés à se développer en France. Dans les sept quadrants de cette étude, 28 % des participants sont des entreprises françaises et 46 % des Leaders sont français. Il n’y a pas de distinction en termes de technologies. Les prestataires français ou internationaux ont les outils d’automatisation requis pour fournir des services de niveau mondial. À l’exception d’Accenture et d’IBM, les entreprises étrangères ont peu de bureaux en France.

La demande de modernisation des applications et de support des applications natives du cloud augmente. Les prestataires de services guident les clients dans leur choix d’outils de cloud public pour construire des pipelines CI/CD automatisées qui sont essentielles pour adapter le développement Agile. Ainsi la gestion par containers est également en augmentation.

La plupart des prestataires de services ont mis en oeuvre l’AIOps (intelligence artificielle pour améliorer l’automatisation des opérations) à l’aide de l'apprentissage automatique (ML) pour identifier les problèmes récurrents et les demandes de services avant de sélectionner les candidats pour l’automatisation. AIOps peut désormais réduire de 70 % les tâches manuelles. L'année dernière, les mêmes prestataires ont rapporté une réduction des tâches de près de 50 %. Cependant, nous nous référons aux meilleurs scénarios, pas aux moyennes. L’AIOps se répand rapidement.

SAP Hana Infrastructures Services

Le passage de SAP au cloud public a été un sujet brûlant en 2019 et 2020. Les clients peuvent tirer avantage du moindre coût des infrastructures tout en libérant du capital pour investir dans leur activité. SAP exige du matériel coûteux pour rivaliser avec les autres priorités d'investissement opérationnels. Cependant l’arbitrage entre investissement et location a lieu en seulement deux occasions ; lorsque le matériel antérieur a atteint sa fin de vie, typiquement cinq années après l'acquisition ou lorsque le client décide d’améliorer la version ERP, ce qui généralement nécessite des mises à jour du matériel. L’une de ces deux raisons déclenche la décision de migrer l’ERP vers le cloud. Sans surprise, SAP, AWS, Microsoft et Google veulent raccourcir le cycle de décision des clients.

Les partenaires de service rapportent que les hyperscalers peuvent être incitatifs pour accélérer le passage de SAP vers le cloud dans certains cas. Avec des incitations, les clients peuvent migrer leurs applications SAP vers le cloud sans autres frais préalables, ce qui en fait une argumentation convaincante en cette période tourmentée de crise économique de 2020.

Hyperscale Infrastructure and Platform Services

Des politiques anti-trust et des inquiétudes concernant la confidentialité des données émergent dans les discussions concernant la souveraineté du cloud et ont entraîné la création en 2019 d’un consortium de pays européens ; l’initiative GAIA-X. En septembre 2020, l’initiative GAIA-X a annoncé la signature officielle des documents d’intégration pour GAIA-X AISBL (Association internationale sans but lucratif), une association qui guidera l’initiative GAIA-X. Les 22 membres fondateurs ont signé les documents à Bruxelles pour sécuriser le financement et l’engagement des membres à accomplir la vision de l’initiative pour l’Europe.

Selon l'annonce, « la création d'écosystèmes numériques nécessite d’instaurer une confiance et une interopérabilité entre tous les utilisateurs et les prestataires de cloud. » Cependant, les hyperscalers ont déjà construit leurs écosystèmes en Europe, incluant des centaines de prestataires de services locaux qui vendent, installent et gèrent les données d’entreprises européennes dans des clouds publics qui résident dans le pays. Aucune donnée ne sort d’Europe. La confiance existe et la souveraineté des données est sous contrôle.

L’initiative GAIA-X représente l’intérêt économique de quelques entreprises. Si elle est couronnée de succès, les entreprises françaises finiront par payer davantage pour des prestataires de cloud locaux, ce qui nuirait à leur compétitivité numérique mondiale. À court terme, pourtant, GAIA-X n’impose pas de menaces sur les hyperscalers mondiaux.

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